Ce fascicule comprend cinq annexes éclairant divers points de l'exposé précédent.
La thèse de Merdogne sera traitée au fascicule Gergovie 3. M.T.
ANNEXE 1 : LES « MENSONGES » DE CESAR.
Les tenants de Merdogne accusent César de mensonges, car ils ne peuvent appliquer le texte du livre VII au site oû ils ont décidé d’installer la bataille : ils prétendent que ce passage des Commentaires est parsemé d’erreurs ou d’indications aberrantes, et vide de références géographiques.
En réalité, si on regarde cette bataille depuis la bordure Ouest de Chanturgue, on lit un récit cohérent, compréhensible, visible sur le terrain, et qui éclaire de façon intéressante la suite de la campagne de -52, et les personnalités respectives de César et de Vercingétorix. Les textes de Dion Cassius et de Polyen, complètent et expliquent certains points de la relation de César, et authentifient en outre le site des Côtes.
Certes, la sincérité de cette relation du Bellum Gallicum n’est pas sans faille, car il s’agit d’une défaite racontée par le vaincu, la seule de la guerre des Gaules que le proconsul ait personnellement subie.
Cesar était - ou affectait d'être - persuadé détenir par hérédité, une protection particulière d'origine divine, et cette certitude, jointe son orgueil naturel, en avait fait un joueur; Il était par ailleurs bon tacticien, conscient de sa valeur, et ces deux facteurs l'incitaient parfois à prendre des risques à la limite du raisonnable. Sa chance ne l'abandonna que deux fois: ici, à Gergovie, et aux Ides de mars; elle faillit aussi lui jouer un mauvais tour lors de l'embuscade de cavalerie, avant Alésia.
Le proconsul tente donc, dans cette partie du livre VII, sinon de se justifier, du moins de minimiser sa responsabilité, et de faire attribuer son échec à d’autres facteurs qu’à sa mauvaise évaluation de la situation, jointe à une confiance excessive en son génie personnel.
On peut qualifier son compte-rendu de pratiquement exact en ce qui concerne : La description géographique des lieux, Les actions gauloises, Le déroulement général de la campagne, et très probablement aussi, L’ordre de succession des opérations, Et le plan de manœuvre romain, c’est-à-dire jusqu’au chapitre 45 inclus, (en retranchant cependant ses prétendues réflexions à la fin du chapitre 43, et en modifiant la lettre de ses directives aux légats qui commandaient les légions d’assaut, chap. 45).
Seuls ont été arrangés à son avantage, le récit de la bataille elle-même, et probablement ses résultats ; mais ces ajustements ont concerné un nombre limité de points, et sont, finalement, sans incidence sur le récit.
Voyons le détail.
1°) VII, 36. Les véritables raisons qui l’ont obligé à prendre Chanturgue ont été évoquées par Dion Cassius et exposées dans le fascicule Gergovie 1, au chapitre G "Déroulement de la campagne".
2°) - VII, 43. Avant qu’il n’ait entamé la bataille proprement dite, à la fin de son raid au devant des Héduens, il prétend n’avoir d’autre préoccupation que trouver un moyen de quitter Gergovie sans que son départ ne ressemble à une fuite, pour opérer la concentration de son armée. Il dira un peu plus loin (VII, 47) avoir décidé une simple démonstration. La situation de la Gaule l’inquiète, c’est sûr, mais pas au point de lui faire perdre la tête, et de lui faire oublier qu’il est venu ici pour châtier les Arvernes. Si cette phrase était exacte, un simulacre d’assaut aurait suffi. Cette réflexion a été ajoutée après coup, pour expliquer l’ordre de retraite qu’il prétend avoir donné au moment où ses légions atteignaient les premières terrasses, et en chassaient Teutomatos, pendant sa sieste (VII, 46).
3°) - VII, 45. Il est plus prudent ici, dans l’habillage de la vérité : Sa version des ordres aux légats est floue, elle prépare et justifie les reproches que, pour expliquer son échec, il prétend avoir adressés à ses hommes au paragraphe 52 ; Tels que nous pouvons les lire, ses ordres constituent le type même des directives qui n’engagent que la responsabilité de celui qui les exécute. Or ce ne devait pas être dans la manière de César : même s’il a insisté sur la nécessité pour les légats de rester, tout au long de l’engagement, attentifs à ses ordres, il a dû être beaucoup plus précis, et commander un assaut « à fond ». S’il avait prononcé les paroles qu’il prétend avoir dites, il se serait attiré la question : « En bref, qu’est-ce qu’on fait ? On donne l’assaut, ou on gesticule? »
4°) - VII, 47. C’est le paragraphe où l’on trouve la distorsion la plus importante entre le récit et ce qui a dû être la vérité, lorsque César prétend que son but était atteint quand ses troupes ont franchi les premiers remparts, et qu’il a, en conséquence, prescrit la retraite à ce moment-là. C’est manifestement faux : - S’il avait l’intention de s’arrêter là, ce n’était pas la peine d’organiser cette manœuvre d’intoxication à multiples facettes, depuis la nuit précédente ; - Si ce que dit Dion Cassius est vrai - que César a déjà effectué plusieurs tentatives infructueuses contre la ville - la gesticulation que ce dernier prétend avoir ordonnée ne se justifie plus, car elle aurait paru n’être qu’un échec supplémentaire ajouté à une campagne désastreuse. - Ce n’était pas la peine non plus d’envoyer les Héduens en mission discrète de couverture, puisque la retraite eut alors été sonnée avant même qu’ils n’aient débouché du vallon des Guelles. - S’il avait fait sonner la retraite à ce moment- là, et s’il l’avait fait sonner avec la volonté de se faire entendre par tous (y compris par les deux détachements chargés de la mission de couverture), les Héduens n’auraient jamais fait leur apparition entre Chanturgue et l’oppidum : ils auraient choisi la solution de facilité : faire demi-tour et redescendre en direction de leur camp de Montferrand, au lieu de finir la dure grimpette de la rue du Cheval, et de risquer un débouché possible au milieu des Gaulois vainqueurs. - Enfin, c’est faux, parce qu’il n’a aucune raison de sonner la retraite à cet instant : il ne sait pas quelle est la situation de ses légionnaires, car il ne les voit pas depuis Chanturgue ; il lui faudra s’avancer jusqu’au sommet de la Mouchette (VII, 49), pour savoir comment tourne le combat devant les remparts.
5°) - VII, 50. César n’accuse pas expressément les Héduens d’avoir trahi, mais il le laisse pour ainsi dire entendre, et prétend que leur arrivée soudaine sur l’arrière des légionnaires, a fait croire à ces derniers qu’ils étaient tournés par les Arvernes, ce qui a déterminé leur décrochage. C’est presque vrai, mais il s’agit là d’une présentation tendancieuse des faits. Ce qui a déclenché le recul des légions, ce n’est pas l’apparition elle-même des Héduens sur leur flanc arrière, ce sont - d’une part, l’avalanche latérale de Gaulois qui n’étaient contenus par personne, contrairement à ce qui leur avait été annoncé, - et d’autre part la sonnerie de retraite, que César a lancée, dès qu’il s’est aperçu que, les Héduens ayant manqué leur objectif, son plan de manœuvre était à l’eau. La retraite des légions et l’arrivée des Héduens sur le col de Chanturgue ont été concomitantes, mais la première n’est la conséquence de l’autre, que parce qu’en voyant déboucher ses auxiliaires là où ils n’avaient rien à faire, César a fait sonner le repli.
6°) - VII, 52. Il n’a pas tenu à ses légionnaires le discours qu’il nous donne. Il n’a pas pu prétendre avoir sonné la retraite dès le début, lorsque ses légions avaient failli prendre Tautomatos : Les pertes étaient trop importantes, les légionnaires qui étaient proches de lui à ce moment-là (toute la Dix), auraient crié: « C’est faux ! » Ce qui est sans doute vrai, c’est que César a été obligé de faire répéter cette sonnerie pendant un certain temps, non que les légionnaires aient refusé de revenir par souci de gloire ou appât du butin, (ce qu’il fait semblant de croire dans les Commentaires), mais parce qu’englués au milieu d’affrontements sauvages, ils ont éprouvé de grosses difficultés à se dégager. La première sonnerie de retraite est arrivée assez tard : Des légionnaires de la Huit avaient déjà pris pied sur les remparts (cf. l’exploit du centurion Fabius, VII, 47), et d’autres, parvenus à une porte, tentaient de l’enfoncer lorsqu’ils l’entendirent : c’est ce que semble dire le centurion Marcus Pétreius, (VII, 50). La conclusion du discours de César, par contre (VII, 53) « Ce n’est pas à sa valeur, que l’ennemi doit son succès, mais à l’avantage de sa position », sonne juste : il a sûrement prononcé ces paroles.
Elles contredisent d’ailleurs, en partie, celles qu’il prétend avoir dites auparavant.
Son discours a dû être beaucoup moins accusateur : il s’agissait de remonter le moral de ses hommes, pas de les jeter dans la révolte !
7°) - VII, 51. Il minimise ses pertes, peut-être pas pour le nombre de centurions, mais certainement pour celui des légionnaires. Cela se pratiquait avant lui, et a continué après.
8°) - VII, 52. Il a enjolivé les raisons qui ont motivé les trois jours écoulés entre le combat et son départ : il fallait bien, pour ménager l’amour-propre des sénateurs, atténuer l’humiliation que venait d’éprouver le Peuple romain devant Gergovie. Il est cependant très possible, qu’il ait protégé ses activités funèbres et le repli de ses camps, en déployant des troupes de couverture entre l’oppidum et Montferrand, et en protection de ses convois d’impedimenta. Ce sont peut-être ces détachements, qu’il présente comme une offre de bataille. Tout cela, finalement, est assez anodin, et ne diffère en rien des comptes-rendus de défaite qui, depuis deux mille ans, ont été écrits par les vaincus.
En tout cas, cela ne mérite pas l’opprobre dont on couvre les textes de César, depuis qu’on a décidé de placer Gergovie à Merdogne, et Alésia à Alise-sainte-Reine. 9°) Un autre mensonge, plus voilé - mais sans utilité, au point qu’on se demande pourquoi il en encombre ses commentaires - se trouve en VII, 44, lorsque César accumule les éléments destinés à expliquer, à l’intention du Sénat, l’échec de son plan d’opérations.
Il se justifie, en particulier, par l’obligation où il s’était trouvé d’agir rapidement, à cause des fortifications que les Gaulois bâtissaient autour du Puy de Var : « … l’ennemi craignait beaucoup pour cet endroit, et il sentait bien que, les Romains occupant déjà une colline, s’il perdait l’autre, il serait presque enveloppé et ne pourrait ni sortir ni fourrager. Vercingétorix avait appelé toutes ses troupes pour la fortifier » (1).
- Vercingétorix, après le coup de main sur Chanturgue, était conscient que le grignotage des collines extérieures à l’oppidum proprement dit, aurait pu le placer dans une situation assez délicate, si cette opération avait été réalisable, mais il savait qu’elle ne l’était pas ! - Chanturgue se prêtait à une installation défensive rapide de la troupe d’assaut, dès le matin de la conquête, parce que son sommet plat portait déjà des défenses militaires, qu’il était assez éloigné de Gergovie, et que sa situation par rapport au grand camp romain le mettait en mesure d’être en permanence ravitaillé et, en cas d’attaque, rapidement soutenu. - Ce n’était le cas ni du puy de Var, ni du Montchany à Durtol, les deux seuls emplacements élevés qui auraient pu menacer les accès Nord et Sud de l’oppidum : la face ouest ne présente pas de colline dangereuse à proximité des remparts, le Mont Juzet ne domine rien et il est trop éloigné, et la Mouchette est commandée par les murailles orientales de Gergovie.
Une occupation surprise par les Romains de ces deux pitons dépourvus d’eau, Var et Montchany, n’aurait eu qu’un intérêt limité, car ils n’auraient pu s’y maintenir, ne pouvant être ni ravitaillés, ni soutenus en sûreté : La construction des deux fossés derrière Chanturgue semble indiquer que l’insécurité régnait hors des camps. - Tout au plus, ces deux mamelons constituaient-ils des postes d’observation intéressants pour l’Arverne, en raison des vues qu’ils offraient sur les abords de l’oppidum et sur Chanturgue. La distance entre les camps romains et ces puys rendait très difficile leur utilisation durable par le proconsul, mais Vercingétorix a voulu – les jours précédents - protéger contre un coup de main éventuel, ses guetteurs de Var, qui lui étaient utiles pour surveiller Chanturgue, et le prévenir d’une attaque, en particulier sur les accès nord de Gergovie. C’est ce qui explique les travaux sur ce puy, les jours précédant la bataille.
- L’Arverne n’aurait été ni encerclé, ni empêché de sortir, ni coupé de ses pâturages, par la prise de Var, si elle avait été envisageable. Il aurait au maximum été gêné, mais il aurait encore eu à sa disposition, les sorties Sud et surtout celles de la face Ouest, lieux que César ne pouvait pas contrôler.
- C’est vrai que Vercingétorix se préoccupe du versant Nord du col de Bancillon, mais d’une façon moins soudaine que ne le dit César ; les travaux auxquels se livre l’Arverne, outre qu’ils sécurisent le puy de Var (2), visent surtout à augmenter les défenses qui couvrent la porte Nord. Celle-ci, contrairement à la plupart des autres (on ne les identifie pas toutes), n’est pas naturellement protégée par des versants raides, mais présente un accès à pentes douces, assez vulnérable à une attaque venant du Jugum et de Blanzat. D’autres travaux de sécurité devaient être en cours depuis l’arrivée des Romains, pour renforcer l’ensemble des défenses de la ville, même si César n’en parle pas.
Les travaux aux environs du Puy de Var n’ont joué aucun rôle dans la décision de César d’essayer de se sortir du guêpier arverne : César n’avait pas l’intention d’attaquer par le nord, et le rôle des troupes ayant participé aux manoeuvres d'intoxication, légion du Jugum incluse, n’était que de fixer face au Nord-Ouest, le maximum de défenseurs gaulois.
(1) Il se peut que cette phrase soit à l’origine des descriptions de Polyen et de Dion Cassius – après, qui sait ? Tite-Live – qui parlent de Gergovie comme d’une ville implantée sur plusieurs collines. C’est d’ailleurs peut-être ce que César voulait faire croire au Sénat. (2) Il y a bien la source dont M. Gavet affirme qu’elle était importante, sa position exacte est mal connue (elle a été captée), mais il faut la chercher au col de Bancillon, ce qui la place sous les « feux » gaulois, et la fait dépendre davantage de l’oppidum que du Var. De plus, sa possession ne justifierait pas à elle seule une bataille, en raison des autres points d’eau, existant dans et autour de l’oppidum.
ANNEXE 2 : Analyse du texte de POLYEN – (Texte A. Brenet)
Polyen a écrit en grec, vers 160 de notre ère, un recueil de stratagèmes qui nous a été conservé. Il emprunte ses anecdotes à des auteurs très divers, parmi lesquels on compte César. Il fait une place à plusieurs épisodes du livre VII du Bellum Gallicum, parmi lesquels on trouve Gergovie et Alésia. Tel qu’il nous a été transmis, le récit de Polyen qui concerne Gergovie (voir ci-dessus page 8), est incompréhensible si l’on se reporte aux autres documents qui intéressent cette bataille, et d’abord au récit de César. En outre l’examen de l’apparat critique de l’édition de Johann Melber et Edouard Wölfflin, chez Teubner en 1887, montre une difficulté d’établissement du texte à laquelle on n’a peut-être pas suffisamment prêté attention, et dont on ne trouvait pas trace dans l’édition Teubner de1860, des mêmes Merber et Wölfflin, qui ne comportait pas d’apparat. Pour la description du site de Gergovie, nous lisons « en gar polis lofos erumnos » : « la ville était une colline puissante ».C’est de ce texte que M. Croisille tire sa traduction. Mais une ville peut-elle « être » une colline ? Elle peut « être construite sur » une colline. Nous voyons là une première inconséquence. Le récit qui se déroule ensuite raconte la prise de cette colline qui est une ville. Mais justement, Gergovie n’a jamais été prise par César ! Deuxième inconséquence, qui permet à un J. Le Gall d’évacuer globalement le témoignage de Polyen : « La valeur historique de Polyen est très médiocre ». Si nous faisons provisoirement abstraction de cette colline qui est une ville, nous nous apercevons que le récit du stratagème proprement dit, pourrait parfaitement s’appliquer à la prise de la colline toute proche de la ville, sur laquelle César établira ensuite son petit camp. Et c’est bien la colline, lofos, non pas la ville, polis, dont on nous annonce la prise à la fin du paragraphe. Le récit de Polyen est conforme à celui de César !
L’apparat critique de 1887 signale qu’un érudit du nom de Patakis, a proposé de supprimer les mots « e polis » ; la phrase devient alors « en gar lofos erumnos », qui parait correspondre à celle de César (B.G. VII, 36), erat […] collis. Rappelons en outre que le grec lofos correspond sémantiquement assez bien au latin jugum, qui se rencontre à plusieurs reprises dans le passage.
Plutôt que d’attribuer gratuitement à Polyen une erreur doublée d’une sottise, ne peut-on suivre la correction de Patakis qu’il a peut-être trouvée tout simplement dans un manuscrit ? La présence, à la ligne précédente, des mots epoliorkei et polis, a pu contribuer à la confusion.
ANNEXE 3 : LES INVENTEURS.
Dans les années trente, Maurice Busset, qui a exploré les Côtes de Clermont, y situe Gergovie. Avec l’aide du professeur Desdevises du Dézert, doyen honoraire de la faculté des lettres de Clermont Ferrand, (et les approbations de Pierre de Nolhac, de l’Académie Française, et de M. Auguste Audollent, de l’Institut), il identifie le petit camp à Chanturgue, mais place le grand camp à Clermont ; Ils font alors déboucher les légions d’attaque de l’abri du Montjuzet, et font donner l’assaut sur la (ou les) porte(s) Sud, ce qui rend impossible la lecture de la bataille
M.Eychart s’est, dans ses premières parutions, attribué la paternité de la découverte des Côtes et de Chanturgue. Par la suite, il a rendu les Côtes (et, avec beaucoup de réticence, Chanturgue) à Busset. Son mérite est d’avoir situé le grand camp à Montferrand, d’avoir inventorié les traces du camp romain de Chanturgue, et d’avoir fait partir l’assaut de cette colline.
ANNEXE 4 : LA GEOLOGIE (Texte Claude Delas).
Mes propos sont tirés de l’étude de la carte géologique, et de ma visite sur le site en septembre 2007.
A) Il y a 3 évènements géologiques à prendre en compte :
1) Le substratum pré-alpin : C’est à la fin du Carbonifère, avec l’orogénie hercynienne, que le Massif Central redevient un élément dominant du paysage. Il va rester émergé depuis, pénéplanisé, puis rajeuni à l’Oligocène lors de l’orogénie alpine. En particulier tout autour de ce massif central les mers triasiques vont déposer leurs sédiments, d’abord détritiques puis calcaires.
2) L’effondrement de la Limagne : A l’Oligocène moyen :il y a création d’une faille de distension N.S. de plus de 3,5 km de rejet vers l’Est en plusieurs marches dont les 2 premières encadrent Clermont- Ferrand avec plus de 1,5 Km de rejet. Cela va provoquer par érosion des torrents d’alluvions/ débris qui vont déferler dans la Limagne. Et il va y avoir des éruptions volcaniques, basaltiques à l’oligocène moyen, avec le Plomb du Cantal comme dominante, qui vont vers Clermont, lisser un peu les méfaits de l’érosion au début pour se faire malmener ensuite
3) Au début du Quaternaire, il y a moins de 3 millions d’années, c’est l’explosion des Puys stromboliens : des volcans qui émettent des fumerolles, des laves fluides et des jets de pierres parfois énormes mais qui ne retombent pas très loin, au dessus des débris de l’Oligocène en ce qui concerne la Limagne. Depuis l’arrivée de l’homme, il y a moins de 3 millions d’années, le paysage est fait de la chaîne des puys, de la plaine fertile de la Limagne en contrebas, puis à l’Est des monts du Forez, prélude du Morvan plus au Nord.
B ) Passons à notre site de Chanturgue – Côtes de Clermont :
La colline, et donc l’oppidum qui est dessus, est situé au Nord-Ouest de Montferrand, sur la première marche de la grande Faille, qui à cet endroit est perturbé par une vieille faille varisque, NE-SO, préhercynienne / calédonienne qui arrête la fosse de Riom et est probablement à l’origine des puys de Chanturgue et Var.
Au sud de Clermont, le faux Gergovie est dans une situation similaire moins la faille varisque, mais sur la deuxième marche de l’effondrement. Ce puy a été moins malmené par le volcanisme récent.
C ) Voilà pour le contexte, maintenant qu’en est-il sur les Côtes de Clermont ?
Aujourd’hui notre Gergovie au sommet plat des Côtes de Clermont est une gara – ou butte témoin – énorme dont le sommet est constitué par une coulée oligocène de 20 à 30m de bons basaltes (assez bons pour que certaines personnalités locales participent à leur exploitation ; les fines du concassage sont parfois vendues sous le nom de pouzzolane. Ils ont ainsi participé en toute connaissance de cause à la destruction d’une partie du site gaulois). Sous ce basalte (c’est pareil pour le faux Gergovie) le terrain est formé par les déchets de l’Oligocène moyen du haut de la faille et qui sont très divers et enrichis par les retombées volcaniques des puys. Nulle part sous les dalles résiduelles on ne voit autre chose que ces débris de l’érosion, avec souvent plein de calcaires.
Sur les Côtes de Clermont, l’homme a dû trier, classer, regrouper les cailloux sur les pentes pour créer des terrasses cultivables, car alors on avait des champs fertiles et irrigués par les sources qui sortaient sous la dalle. Ces terres étaient juste là, sous un oppidum alors que les terres fertiles de la Limagne sont proches mais beaucoup plus bas et exposées aux passants.
Deux puys à Chanturgue et Var le long de la faille varisque viennent perturber ou compliquer le paysage. J’en reparle ci-dessous :
C’est en effet le moment de mentionner l’HYDROGRAPHIE.
Le basalte est une roche non poreuse, non réservoir mais, fissuré, il laisse passer l’eau. Sur les Côtes c’est le cas: l’eau pluviale se récupère dans l’hétérogénéité des « débris » sous-jacents et s’écoule par plusieurs ruisseaux qui s’en échappent par dessous . C’est encore actuel. Vers le puy de Var, le cours en est perturbé par le puy et ou la faille varisque et forme la fameuse source que, semble-t-il les Arvernes appréciaient et qui est maintenant captée par le système d’adduction d’eau.
D ) Alors parlons de Chanturgue.
La géologie de Chanturgue se décrit avec les mêmes mots que celle des Côtes. Il est possible que la dalle sommitale de Chanturgue soit une coulée de basalte un peu plus ancienne, car elle est un peu plus basse. Mais comme cette dalle pend vers l’ouest assez fortement, il y a une présomption de glissement du puy de Chanturgue vers l’est, d’où, une cassure entre les deux dalles lors d’un des nombreux tremblements de terre quaternaires qui ont agité notre vieille faille varisque, ligne de faiblesse, avec, bien sûr le basculement bien connu du terrain qui glisse en extension, selon le processus géologique classique de blocs basculés. Ceci n’a pu qu’entraîner les dislocations, fissurations sur les Côtes et éboulements sur les pentes. Les hommes, agriculteurs ou guerriers ont arrangé ou plutôt aménagé ces chaos en murailles, murets, champs …
A Merdogne, le site officiel au Sud de Clermont, il n’en est rien. D’abord le site est sur le deuxième étage de l’accident de la Limagne. Il est donc plus récent et moins affecté par le volcanisme des puys, et la faille varisque n’y est pas. Comme il n’y a pas de ruisseaux importants qui sortent sous la dalle imperméable et peu fissurée, c’est que les eaux pluviales s’écoulent en surface ou s’infiltrent par percolation plus bas. Ces deux eaux ont dû être des sources principales pour le Lac de Sarliève avant le XVII° siècle et les Hollandais.
Notes A quelques variantes près, les sites réputés Gergovie, au Nord comme au Sud de Clermont- Ferrand sont géologiquement similaires et, me semble-t-il, peuvent avoir été également de bons oppidums gaulois, hors la question de l’eau favorable au site Nord . Mais en dehors de Jules César, qui a parlé « en direct » de cet affrontement, à part le perdant apparent ? Alors, même s’il a menti par omission, déformation, nous n’avons pas d’autres sources d’origine.
Pour les non initiés la discordance de l’Oligocène moyen, il y a 3,2 millions d’années est un événement majeur dans le monde, c’est aussi l’arrivée des anthropoïdes dans notre univers, avec pour nous, en plus, le début des Alpes et des Pyrénées, de l’exondation de la plus grande partie de l’Espagne actuelle, de l’assèchement de la Méditerranée, et de la quasi disparition de l’ancien océan Thétys circumterrestre pendant l’ère secondaire, dont notre méditerranée actuelle n’est qu’une pâle rescapée.
ANNEXE 5 : QUELQUES QUESTIONS.
Les murs en antennes et les terrasses de l’oppidum. Les tenants de Merdogne prétendent que tous les murs trouvés aux Côtes de Clermont sont d’origine agricole. La dimension des parois de soutènement des terrasses (celles que nous avons observées taillent entre un mètre vingt et deux mètres de large au sommet, et sont hautes de trois ou quatre mètres) et leur structure (deux parements et un blocage de pierraille), éloignent ces constructions de notre conception actuelle des murs de terrasses cultivées, tels qu’on peut les voir en Europe occidentale. Il est cependant possible, comme le pense Claude Delas, (voir l’étude géologique en Annexe 4 ci dessus) que ces terrasses aient été édifiées dans ce but, même si certaines d’entre elles (par exemple celles qui portent des dalles horizontales) ont pu se voir attribuer, dès l’origine ou plus tard, une autre utilisation. La configuration des antennes que nous avons vues, témoigne aussi dans ce sens : elles s’arrêtent au mur de la terrasse la plus basse, comme si leur utilité première était d’y retenir la terre. « La date comme la destination de ces murs – fait remarque le Pr. Texier – ne sont peut-être (ou sans doute) pas susceptibles de recevoir une seule et même réponse pour tous, (et cela malgré le sentiment de Maurice Busset, d’Auguste Audollent, et de Paul Eychart, qui y voyaient l’effet d’un plan d’ensemble…) ».
Des soucis défensifs ont, c’est vrai, pu modifier le plan initial de certaines de ces terrasses, et d’autres ont pu être placées à un endroit susceptible de les faire concourir au schéma de protection d’ensemble de l’oppidum, sans leur faire perdre leur utilisation agricole. « Aussi bien, poursuit M. Y. Texier, certaines terrasses en damier, très cloisonnées, laissent-elles le profane rêveur devant les conditions de leur exploitation, et devant la gymnastique requise à cet effet pour les agriculteurs ou les vignerons ». La dimension de ces terrasses et leur situation à portée de la ville, devait en faire des jardins maraîchers plutôt que des emblavures, cultivés donc avec un outillage léger. Leur accès par les antennes ou par des échelles pouvait être aisément aménagé. Il semble en effet, difficile de leur attribuer une utilisation purement militaire : D’après les descriptions de Busset, et ce que nous avons vu, les terrasses les plus hautes semblent être localisées sur les pentes les plus abruptes (faces Est et Sud-Est de l’oppidum), les pentes douces, comme celles qui dominent Nohanent, paraissant porter surtout de longs murs en antenne, qui – d’après Busset – dépassent ici les murs perpendiculaires, ceux-ci semblant davantage délimiter les parcelles que former de vraies terrasses. L'ensemble évoque des amoncellements de cailloux sortis des champs (cultivables en l’état parce que placés sur une pente utilisable), et déposés à leurs limites.
L’ensemble évoqu
Une vocation militaire de ces constructions devrait nous montrer l’inverse : les terrasses les plus hautes aux endroits les plus vulnérables, c’est-à-dire sur les pentes les plus faibles (3) !
Par ailleurs, ces ouvrages n’existent pas sur l’ensemble du périmètre, (il ne semble pas y en avoir eu sur le coté nord, face à Blanzat) ce qui serait le cas s’ils devaient répondre à un souci uniquement défensif, comme c’était le cas pour la muraille de fortification entourant la ville, qui – d’après Eychart et Busset – était inégale, paraissant avoir été peu élevée aux endroits où la dalle de basalte formait falaise et rendait inutile un important ouvrage supplémentaire.
Les terrasses, si elles ne répondaient qu’à une exigence militaire, devraient principalement se voir aux endroits les plus faibles du pourtour, c’est-à-dire là où la falaise de basalte présente un hiatus. Or, on en trouve aussi bien sous des falaises intactes, qu’à des endroits oû celles-ci ont cédé la place à un éboulis.
On pourrait objecter également que le plan de défense initial a été abandonné en cours de réalisation, devant l’ampleur des travaux, ou pour une autre raison, et que nous n’en voyons aujourd’hui que les premiers ouvrages. Mais les architectes auraient fait commencer les travaux par les endroits les plus vulnérables ! Ce n’est pas ce que nous constatons ! Enfin, l’efficacité d’une telle organisation défensive ne serait probablement pas à la mesure du labeur nécessaire à sa construction, car si les parois verticales de chaque terrasse représentent autant d’obstacles à escalader, elles constituent aussi des angles morts, qui mettent l’assaillant à l’abri des vues et des coups des assiégés, et lui permettent de reprendre périodiquement haleine. Des murailles de même taille, mais sans terre rapportée, auraient formé une ou plusieurs pré-enceintes concentriques, qui, pour un moindre travail et les mêmes défauts, eussent été militairement plus efficaces.
Reste cependant une troisième explication qui pourrait justifier ces terrasses. Situées principalement sur les faces Est et Sud-Est de l’oppidum, face à la Limagne, elles participent, par la verticalité de leurs murailles, à la majesté de l’ensemble, et témoignent de l’importance de la Cité qui a installé là sa capitale religieuse et politique. Les portes qui interrompaient la muraille devaient aussi, par l’importance de leur construction, participer de cette glorification de la Cité arverne.
C’est pourquoi, pour le moment, je crois qu’on ne peut suivre Busset et Eychart dans leur qualification purement militaire de ces ouvrages. Au reste, quelle que soit l’origine de ces constructions, elles n’enlèvent rien à l’authenticité du site de Gergovie, et ajoutaient au contraire – lorsqu’elles étaient bien dégagées et visibles de l’extérieur - à la majesté du site, au caractère impressionnant et dissuasif du système défensif de l’oppidum, et participaient à son efficacité.
(3) On pourrait objecter que celles-là ont disparu, ou que nous n’en voyons plus que des vestiges, mais on imagine les difficultés techniques d’édification de telles terrasses hautes, sur des pentes faibles. Les accès. M. Yves Texier dit – après Eychart – que sur les sept itinéraires d’accès à l’oppidum, six présentent le coté droit à la muraille, ce qui pourrait en effet constituer une indication intéressante du rôle militaire de ce plateau (la vulnérabilité du flanc droit, non protégé par le bouclier, facilite l’action des défenseurs de la ville).
Chronologie. (VII, 36, 41) On se pose la question de savoir si la prise de Chanturgue s’est faite avant l’incident contre les Héduens de Litaviccos, ou après. Je pense, comme Charles Griffith, de l'Institut Vitruve, qu’il faut suivre l’ordre que donne César, de la suite des évènements, par conséquent que Chanturgue a été pris avant cet incident. L’attaque arverne, durant l’absence de César, s’est effectuée sur le Grand Camp de Montferrand ; les Gaulois n’ont sans doute pas voulu diviser leurs forces, et, soit ont négligé le petit camp, soit l’ont simplement masqué, pensant qu’en cas de succès à Montferrand, l’autre tomberait tout seul. L’assaut sur Chanturgue risquait d’être assez coûteux car il ne pouvait se faire que par l’ouest, (les autres accès sont trop abrupts, même la porte sud que César avait dû investir de nuit) tandis que Montferrand pouvait être attaqué de toutes parts. En outre, le grand camp promettait un pillage beaucoup plus fructueux que le petit, où ne devait être entreposée aucune logistique intéressante. Enfin reprendre Chanturgue seul ne procurait qu’un succès sans portée immédiate, tandis que s’emparer des impédimenta de César et le placer, à son retour, devant un camp incendié, aurait constitué une victoire plus efficace que celle que Vercingétorix allait remporter quelques jours plus tard.
Le double fossé. (VII, 36) César relie le grand camp au petit, par un double fossé de douze pieds, soient 3,60 m. Il ne précise pas si ce chiffre en représente la largeur ou la profondeur. Dans le premier cas, la profondeur serait environ des trois quarts de 12 = 2,70 m (9 pieds). Dans le second, la largeur serait de 12 x 4 / 3 = 16 pieds soit 4,80 m. Il ne dit pas à quelle distance l’un de l’autre, il les trace. Deux érudits des années trente, Bernard Marqué (Pour l’identification de Gergovie, Tulle, Juglard, 1935), et Léon Brunel (Deux sites arvernes en face de l’histoire, Gergovie aux côtes, Clermont-Ferrand, Imprimerie Moderne, 1937) ont voulu voir dans ce fossa duplex, la description d’une tranchée de dimensions doubles de celles affectées ordinairement à ce genre d’ouvrage, et l’un d’eux cite, à l’appui de cette thèse, un passage d’Hirtius (VIII, 9) lors de la campagne contre les Bellovaques. Cependant, cette interprétation est incorrecte aux yeux des puristes, (elle devrait l’être aussi, d’après Y.Texier, aux yeux du latiniste de base) duodenum étant un distributif.
L’explication de ces fossés nous a été donnée de façon lumineuse, du haut de l’arête Est de Chanturgue, celle qui domine Montferrand, par le Pr. Texier. Je le cite : « Ces fossés d’avant les armes à feu, très souvent appelés Brachia chez d’autres auteurs (Brachium, bras, d’où, militairement parlant, ligne de communication), n’étaient pas des boyaux de communication, mais des obstacles, et d’abord des ouvrages d’arrêt anti-cavalerie, protégeant aussi, à l’occasion contre toutes armes de jet (Cf. César, BC, I, 73, 3 : le mot est vallum ; Pétreius et Afranius, en Espagne ; leurs hommes partis chercher de l’eau, ont été vivement secoués par la cavalerie de César ; Alors ils décident de former une chaîne de postes formés de cavaliers et d’auxiliaires, complétés avec des cohortes de légionnaires, et font creuser un retranchement – vallum - allant du camp au point d’eau, afin qu’on puisse y aller sans danger, sans avoir besoin d’une escorte. C’est à peu près l’idée de Gergovie, ut tuto ab repentino hostium incursu etiam singuli commeare possent). » (…..) Suivent quelques textes de Tite live en particulier celui (XXXI, 26, 8) qui évoque les deux murs reliant Athènes au Pirée, et de César qui parle de fossés latéraux protégeant ses déplacements, puis : « Guerre d’Afrique, 51, 1-3, et 56, 1 : En 47 toujours, < de son camp principal, il fit mener par le milieu de la plaine en direction de la ville d’Uzitta, qui était située en terrain plat entre son camp et le camp de Scipion, deux lignes (duo brachia) orientées de manière à atteindre les angles droit et gauche de la place. Il voulait, en construisant cet ouvrage, pouvoir faire approcher ses troupes de la place et donner l’attaque, ses flancs restant protégés par ses retranchements, sans craindre que la nombreuse cavalerie ennemie le prît à revers et lui fit lâcher l’attaque ….>. Et < à l’extrémité de ses deux lignes fortifiées poussées à la limite de portée des traits lancés de la ville, César établit un camp (…) ; puis il fait descendre au nouveau camp cinq légions prélevées sur le camp supérieur >. Le cas de figure est étonnamment analogue à celui de Gergovie. En bref, le vocabulaire peut varier, mais il faut comprendre deux fossés combinés, entre Montferrand et Chanturgue, de douze pieds de large et suffisamment éloignés l’un de l’autre…» … pour mettre les légionnaires transitant entre les deux camps, à l’abri des atteintes des batteurs d’estrade gaulois.
La présence, les jours précédents, de Gaulois sur le puy de Var et le col signifie probablement que Vercingétorix, en application de son plan – entrepris depuis son arrivée sur place – de restauration et de renforcement des défenses de Gergovie, avait fait effectuer des travaux destinés, d’une part à fortifier les accès Sud-Est du col de Bancillon, et d’autre part à protéger, contre un coup de main nocturne, le poste d’observation du puy de Var, qui lui était précieux pour surveiller Chanturgue et ses glacis, et les accès Est de la ville. Ces travaux terminés, il a affecté les travailleurs à d’autres tâches, à des endroits non visibles depuis le petit camp.
Les muletiers. La diversion des muletiers doit être envoyée suffisamment loin pour d’une part que Vercingétorix ne puisse s’apercevoir qu’il s’agit de faux cavaliers, et d’autre part, que la récupération des troupes – même montées – découplées contre elle, nécessite des délais importants Cependant, elle ne doit pas être détachée trop loin (au-delà du plateau de Lachaud, par exemple), parce qu’un trop grand éloignement n’inquiétera plus Vercingétorix. Elle ne peut non plus être trop proche, parce que sa composition se révèlerait instantanément, et qu’elle pourrait donc être rapidement détruite sans avoir rempli la mission qui lui a été confiée, d’immobilisation, pour l’observer, de forces gauloises. Les pentes au-dessus de Blanzat peuvent convenir, de l’autre côté du Bédat qui constitue un obstacle de protection, mais suffisamment haut pour que la mission soit remplie au mieux.
Les raros milites et le ne qui Le Ne Qui est une controverse qui partage les exégètes, issue de la divergence entre deux familles de manuscrits des Commentaires : qui ou ne ex oppido animadverterentur : pour être ou n’être pas remarqués depuis l’oppidum. Le Pr.Texier, lors de la visite sur Chanturgue, nous a expliqué de façon limpide que, - d’une part le raros milites devait être traduit par « en formation dispersée », et que s’il s’appliquait au transfert des soldats du grand dans le petit camp, il était surtout valable pour leurs déplacements sur Chanturgue, oû ils étaient vus de l’oppidum et du puy de Var, - et que d’autre part la discussion sur le NE ou le QUI, n’avait plus aucun intérêt, à partir du moment où on plaçait Gergovie aux Côtes de Clermont, puisque la situation de Chanturgue par rapport aux observatoires gaulois justifiait les deux écritures. Il donne, pour la traduction de raros milites par « en formation dispersée » - et non « par petits paquets », qui est la version courante – les références ci-dessous, je cite :
« Le sens militaire de l’adjectif « rari » a, en effet, toute son importance pour comprendre l’écartement des fossés, si les « rari milites » circulent dans leur intervalle. –
Je recopie (C’est le Pr. Texier qui parle) des traductions de Constans et de Fabre.
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