C Delas
Deux ACCES de L’OPPIDUM Post César
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Remarque préliminaire : Entre le récit de César et la table de Peutinger d'une part et les premiers documents relatifs à ce coin de la Gaule d'autre part il y a deux périodes mal connues, que les vestiges sur le terrain n'arrivent pas à combler tant les chamboulements ont été grands. Si dans le fascicule Alésia-la bataille, grâce aux textes abondants de César, le Général Terrasson arrive à reconstituer la Bataille, les incertitudes sont grandes pour décrire l'environnement.
J'ai opté pour une présentation multiple intégrant la Table de Peutinger et la carte de Cassini et celle donnée par A. Berthier plus les routes du sel. Le lecteur verra au cours de la présentation que le Général Terrasson a mis plus de poids sur d'autres documents qui éclairent autrement le secteur. Nos explications valent ce qu'elles valent mais dans tous les cas on tombe à Chaux des Crotenay
Les deux textes ci-après sont deux présentations de données écrites plus tardivement, qui se complètent.
I La route des diligences au Moyen Age,
Un chemin d’accès à l’Oppidum de la Chaux des Crotenay – Alésia
Ce texte est un C.R. basé sur la visite de terrain de C.Delas, G. Donat et J.C. Garillière mi-Août 2009
AVANT-PROPOS :
L’étude de ce chemin qui est ancien, peut nous aider à mieux comprendre comment avait évolué alors l’environnement vers l’ancien oppidum de la Chaux des Crotenay.
Je rappelle que ce secteur est riche en vestiges celtiques. On sait que dès cette époque celtique, à Sirod on élevait des porcs, les salait avec le sel de Salins, avant de les expédier en été vers l’Italie via la trouée du Morbier, Genève. Plus tard les villages de St Germain et Equevillon ont fait le même commerce. Cette route est mentionnée dans les tables de Peutinger (voir ci-après). Je la nomme la voie médiane, et dès le début du Moyen Age le baron de Chaux des Crotenay, seigneur de Salins, en régulait le commerce et la circulation .
Mon idée dans ces propos est de familiariser le lecteur avec le concept d'une occupation humaine continue et active de ce secteur depuis les Celtes
Préambule
Le Jura est traversé par 3 passages transversaux Ouest – Est :
la trouée de Besançon- Pontarlier au Nord,
la trouée de Morbier - St Cergues au centre
celle au Sud par Nantua, Bellegarde,
Ces trois passages ont été utilisés de tous temps
Nous nous intéressons ici à la trouée de Morbier où la voie actuelle s’appelle RN5, et plus précisément entre Champagnole et St Laurent. Ce passage en plein dans l’ancien pays séquane, est en Franche-Comté quels qu’en furent les maîtres, alors que les 2 autres sont en limite du territoire.
Cette voie, RN5 aujourd’hui, a un tracé moderne depuis l’ouverture du défilé de la Lemme à l’explosif sous Napoléon III. Auparavant, à cet endroit, l’itinéraire était dédoublé : une bretelle , après Champagnole, passait au Sud par le Vaudioux Chatelneuf , le pont de Chaux. Il semble qu'elle était surtout un trajet de pèlerins, peu fréquenté ; une autre continuait le trajet actuel de la RN5 depuis Champagnole jusqu’à La Billaude . Là elle traversait la Lemme pour rejoindre l’autre route au pont de Chaux ou à Morillon. C’était plutôt le trajet des charrois d’après mes lectures et la carte de Cassini.
Après la disparition de l’oppidum celtique de Chaux des Crotenay- Alésia qui était une Cité Sainte au temps des druides selon Dion Cassius, il était devenu plus facile de passer par Chaux des Crotenay. Au temps de César l’Oppidum semble ne plus être qu’un oppidum mandubien, ceint d’une muraille et qui fut en partie rasée après la Bataille ou détruite par le temps.
Donc au Moyen Age on pouvait soit ne pas passer par Chaux des Crotenay en redescendant après Cornu sur le pont de Chaux soit entrer dans ce qui avait été l’oppidum par un chemin tracé en x rouge sur la carte de Cassini ci-après pour aller au château du Baron de Poupey, Seigneur de Salins et de Chaux des Crotenay. et de là , reprendre la route du sel vers Genève, Aoste ou Vienne.
Un apparté : La famille de Salins apparaît dans notre histoire vers 915 et la chapelle Ste Marguerite de Chaux des Crotenay date de cette époque. En 1039 Hugues de Salins, archevêque de Besançon devient le Chancelier du Duc de Bourgogne. En 1421, Guigone de Salins (1403- 1470) , fille de Etienne de Salins, Seigneur Baron du Poupet ( Chaux des Crotenay) épouse Nicolas Rolin. Ensemble, ils fondent l’Hospice de Beaune. Je reparlerais plus loin, au chapitre de la table de Peutinger des origines de la famille Salins
Dans le Jura, la famille contrôle le sel de Salins et pour notre sujet la voie commerciale vers le Sud, qui passe à « Alésia »
Je reprend mon propos sur la route des diligences ou la RN5 ancienne
carte de Cassini vers 1750, en rouge mes additions x = bretelle de la route des diligences.
Les plus anciennes données cartographiques que je connaisse sur ce sujet (cf la carte du baron de Poupey; cf A Berthier) sont cette carte artistique du XV- XVI ème avec une « RN 5 » qui traverse la Lemme une première fois juste avant le Défilé sur un pont, puis grimpe à Cornu avec une célèbre épingle à cheveux, mais assez facile pour nous aujourd’hui. Ce chemin redescend après la Croix de Cornu vers le pont de Chaux, le défilé de la Lemme étant passé, pour retraverser cette dernière et aller sur Morbier- Genève.
Il y a aussi dans le livre de A. Berthier sur Alésia une carte qui fait figurer la route des diligences, qui semble bien être la carte Cassini ci-dessus, avec la porte nord de l’oppidum.
J’ai équipé la carte de Berthier avec de la couleur mais le dessin est assez approché (selon la carte de l’IGN). Elle figure ci-après
Cette voie d’accès a ses pendants de l’autre coté de « l’oppidum »vers le Sud Est en allant d’abord vers le château médiéval des Seigneurs de Salins, puis vers soit Les Planches soit le col de Gyps soit le pont de Chaux.
Voici maintenant une série de commentaires :
Observations sur place par Claude Delas, Georges Donat et Jean Claude Garillère en Août 2009.
1 Moulin de la Billaude : A deux pas de la route actuelle qui a repris la route des diligences depuis Champagnole, en amont du moulin, existe un Gué ( voir la photo de Georges Donat ) de bon aloi qui aujourd’hui permet de traverser la rivière et en montant à flanc de coteau doit permettre d’arriver à un épaulement visible depuis le Gué ( propos non vérifiés à pied)
2 L’épingle à cheveu : En passant la Lemme assez encaissée au pont actuel, qui existait déjà au Moyen Age, nous avons continué en voiture par un chemin à flanc de coteau qui mène, après un demi kilomètre pentu, à un replat lequel permet grâce à une épingle à cheveu de tourner au S.E vers Cornu. Ce replat qui se prolonge au N.E vers la gauche du chemin en montant, nous a semblé être la poursuite de l’épaulement sus-mentionné en 1. Ce chemin ne peut être que celte.
3 Ensuite c’est un classique chemin de montagne, pourquoi pas déjà gaulois, car je n’en vois pas d’autre. Ce chemin monte régulièrement à flanc de coteau pour redescendre sur la Croix de Cornu
4 Là une bifurcation avec une branche qui rejoint le Pont de Chaux (carte de Cassini) et une autre qui part vers Chaux des Crotenay celui en rouge sur ma carte) qui entre par la porte Nord dans ce qui fut l’Oppidum ; c’est le bitume actuel qui a été récemment aménagé avec l’aide d’engins motorisés . A mi-pente on peut le quitter pour emprunter à droite un vieux chemin, c’est l ‘actuel GR qui longe une falaise sur sa gauche. A peu de distance, en forêt on arrive à la fin de la falaise sur un reste de rempart que franchit le sentier – voir photo- C’est dans ce tohu-bohu de pierres étranges que se trouverait la vieille porte nord, la porte 2 du Général Terrasson.
5 En continuant le bitume, un peu plus loin on a un petit chemin, sur la droite qui mène à un champ. Juste à droite en arrivant dans le champ, dans les broussailles on distingue des pierres d’appareil avec un reste d’organisation et une voie dans les broussailles d’environ 5 m de large, et le début d’une muraille continue avec 3 ou 4 rangées de gros blocs quasi- appareillés et en contre-bas notre voie de 5 mètres, toujours cachée dans la broussaille ( elle avait été dégagée il y a quelques années) . Puis le mur tourne à angle droit car il arrive sur la falaise mentionnée plus haut. Au coin de l’angle il y a une pierre levée- voir photo GD -. Puis après l’angle notre mur continue le long de la falaise et disparaît dans les broussailles. Le champ est dans l’oppidum dont notre mur serait le mur d’enceinte.
6 Si on avait continué le bitume , à 1 hm on serait arrivé sur le Tennis avec la porte dite de la déesse Alésia sur la gauche en contre-bas puis le mur cyclopéen du chemin des ânes (voir photo).
7 Le bitume continue jusqu’à Chaux des Crotenay, recouvrant , d’après la carte Berthier, le vieux chemin qui est considéré comme la bretelle de la route des diligences . Il va vers le château construit vers 1200 par les Seigneurs de Salins qui contrôlaient alors le secteur et en particulier la route du sel et les charrois ainsi que l’Eglise Ste Marguerite dont les fondations datent des Carolingiens
8 On sort de là soit au sud par le col de Gyps soit en allant par les Planches en Montagne (la route du sel) contrôlée par une redoute dite porte 1 du Général Terrasson, maintenant dans l’aire d’action des P. et C., ou vers Foncines, soit enfin par le Pont de Chaux ou Morillon pour reprendre la route de Genève.
9 : Les gaulois ne connaissaient pas le chariot à pivot avant et attelaient en ligne et pouvaient multiplier les rangées de chevaux qui n’étaient pas des percherons . Cela permettait de franchir des pentes fortes, mais pas les tournants accentués de montagne alors que les romains savaient utiliser le pivot mais cela réduisait ou compliquait les longs attelages; ce qui explique mes commentaires ci-avant sur l’épingle du chemin de Cassini.
D’autre part ces gaulois avaient une mauvaise maîtrise des ponts et préféraient les gués hors période de crues , si bien que les propos ci-dessus relatifs au Moyen âge doivent être adaptés pour un trajet gaulois que les Romains ont abandonné et modifié par la suite en faisant un peu plus loin un pont, d’autant que l’oppidum mandubien avait été rasé d’après Dion Cassius .
Ce chemin gaulois traverserait la Lemme un peu avant le défilé vers le moulin actuel de la Billaude –voir la photo - et monterait à flanc de coteau jusqu’à l’épaulement que l’on voit et qui correspond à l’emplacement de l’Epingle
Le gué sur la Lemme par G Donat
carte d'André Berthier
la carte du Baron de Poupey sous Charles Quint 
Le Mur, selon C.D., après la porte Nord dite des diligences
la pierre levée dans le mur d'enceinte
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2 Les routes du Temps de L’Empire romain
OU
EXERCICE sur les TABLES de PEUTINGER
Documents de référence :Les Tables de Peutinger
Une carte et une esquisse, d’après Michelin équipée , voir ci-après
Introduction : Je me livre à' un exercice similaire a celui de La Route des diligences( d’après A. Berthier), pour mettre en évidence les chemins qui mènent à l’ex-oppidum de La Chaux des Crotenay au XV ème siècle.
Celui-ci est plus périlleux , vu les ans supplémentaires et les calamités qui nous en séparent.
LE BUT : ETAYER l’existence de la voie MEDIANE signalée par « Peutinger » dans le JURA
Note Entre le temps de César et celui des Tables il y a la disparition de la civilisation gauloise et l’apparition de celle des Romains ainsi que la disparition de l’Oppidum.
Entre le temps des Tables et la Route des diligences, il y a des invasions dont celle des Burgondes et la fin de l’Empire Romain plus l’émergence d’un Nouveau Monde.
Présentation : Pour aider à la compréhension de mes propos, j’ai équipé les 2 cartes sus-mentionnées en référence à des noms de la Table / actuels mais sans chercher à être complet.
Je rappelle que la table de Peutinger est une carte établie par Marcus Vipsarius Agrippa (-64 ;+12) qui était un ami d’Auguste; après sa mort elle fut gravée dans le marbre au Porticus Vipsaniae à Rome. Elle fut corrigée au IVème siècle. La copie de l’IGN est un fac-similé de l’exemplaire de Peutinger qui est archivé à Vienne. Cette version serait une copie exécutée au XIIIème par un moine de Colmar d’après une copie inconnue. Elle était composée de 12 feuilles mais il en manque une qui intéresse la péninsule ibérique.
Je rappelle également que cette table n’est pas une carte géographique mais un recueil d’itinéraires pour commerçants, itinéraires récupérés et dessinés en 2 fois au moins. De ce fait si les distances mentionnées sont à peu près justes entre points, les orientations et les longueurs ne sont pas respectées ; j’ai noté qu’il n’y a pas de chevauchement intempestif. Il y a un allongement horizontal énorme lié à un rétrécissement vertical concomitant. Les noms latins sont ceux du Bas-Empire et parfois écorchés ou abrégés ou remplacés par condate, qui signifie au confluent de deux cours d'eau.
Pour notre secteur il y a des déformations : Le lac Leman ( lacus lolonne ici mais à cette époque il a de multiples appellations) est identifiable car traversé par le Rhône (Rauracia) mais ses villes de rive nord surtout, ont été fortement déplacées. Lausanne s’appellerait Lacum Lolonne « à XIII miles de Vevey ». Le lac de Neuchâtel n’est pas signalé. C’est pourtant le berceau de la Tène qui est contemporaine de notre oppidum celte de La Chaux des Crotenay. Il y a des villes en particulier Avenche , la capitale des Helvètes sous Auguste et Yverdon les Bains (Eburodunum, )qui avec Nyon (Colonia Equestris) sont les grandes villes d’alors, comme Vienne ( Agenna) capitale des Allobroges, pacifiés depuis Ahénobarbus en moins 118.
La zone du Jura doit faire partie de ces zones retouchées au IVème siècle par un médiocre géographe : Par exemple Lausanne (Lousanna ) créée sous Auguste, et déjà assoupie au IVème siècle reste encore mal représentée sous le nom de lacum Losona.
Il y a une voie transverse médiane maladroitement dessinée qui a tout pour être la RN5 dans la trouée du Morbier ; malheureusement elle ne porte pas de localité et n’a ni début ni fin identifiable. Elle a été ajoutée très vraisemblablement au IV ème siècle, l’interdit d’Alésia étant tombé en désuétude.
Il y a une grande absente sur ces tables : la voie par Bellegarde et Nantua, située entre les territoires des Allobroges et des Séquanes et qui paraît être le chemin que durent suivre les Helvètes en moins 58 – cf César I -7, 9 et 11 - lorsqu’ils voulurent aller en Gaule . En I -6 César confirme qu’il y a deux routes possibles pour les Helvètes, à partir de Genève : l’une par la province chez les Allobroges et ce semble être celle que César lorgnera en moins 52, route en rouge sur la carte-schéma ci-après, lorsqu’il veut regagner la Province. Elle rejoint le Rhône à Vienne. Elle est aisée dit-il. L’autre passe chez les Séquanes; son passage pouvait être interdit par une poignée d’homme; elle est malaisée et les chariots par endroit ne pouvaient à peine passer un à un ( Nantua et Bellegarde). Elle n’est pas mentionnée sur la Table.
De même la zone lyonnaise avec les Ségusiaves est bien amochée dans la Table. Pourquoi ? même si c’est un ajout du IVème siècle. Au temps d’Auguste , Lyon n’était plus la petite bourgade de mariniers.
Si César avait voulu regagner l’Italie après Gergovie, une fois le Jura traversé, il devait gagner Aoste (Augusta Paetonia sur la Table) par la voie en rouge, mais il aurait été en territoire helvète, fortement ennemi.
Je vais passer à la description du secteur pour aider les lecteurs qui le souhaitent, à lire mes cartes ci-après:
Au Sud tout part de Vienne (Vigenna) , Lyon (Lugdunum) étant né depuis peu et pas très pratique pour les gens de la Province.
-- Il en part un premier tracé, en vert sur le schéma, que j’appelle sud, qui passe par Chambéry, Albertville (Ab Publicanos ou ville des douanes), puis par le col du Petit St Bernard et Aoste(Augusta Paetonia). C’est la grande voie
--Il en part un deuxième tracé, en rouge, plus au nord par la vallée du Rhône que l’on rejoint à Yenne(Etanna), puis Genève( Gennava) et le nord du lac Léman en passant par Nyon((colonna equistris) puis Vevey(vivisco) ; ensuite on gagne Martigny (Octodurum), le col du Grand St Bernard puis Aoste où les 2 voies se rejoignent.
Il y a, au nord, à partir de Besançon ( Vesontina) une troisième voie en noir, qui va vers Pontarlier(Abiolica) mais c’est mal signalé puis va vers Avenches( Aventicum) au sud du Lac de Neuchâtel après être passée par ou vers Yverdon les bains (Eburodunum) avant d’arriver à Vevey (Viviscum) ,vers où elle rejoint la route rouge du nord du col de St Bernard. Son trajet tel que décrit et mis sur une carte Michelin semble irréaliste avec des distances curieuses mais il fallait bien passer par Avenches la capitale des Helvètes. C’est un trajet en pays helvète, très défavorable aux Romains à l’époque de César.
Enfin et j’arrive au sujet de l’article il y a cette voie en noir et rouge sur le schéma, que j’ai appelé médiane ci-dessus, qui rejoint la voie rouge du nord du lac après Nyon et qui débute quelque part, plutôt au sud de Pontarlier de façon énigmatique et sur laquelle il y a une halte non identifiée à XVI miles de la fin.
Cela a tout l’air d’être le chemin qui est celui des habitants de notre coin celtique de Chaux des Crotenay et vendeurs de salaisons et qui empruntait la passe de la trouée de Morbier comme la RN5. Mais entre temps on a eu ALESIA, la naissance de Champagnole, les premières arrivées burgondes qui vont établir leur capitale à Genève vers 443 (c’est le début du développement de la ville, postérieurement à la Table). Auparavant, ce n’était qu’un simple poste des Allobroges.
Pour Xa on peut penser à 2 itinéraires :
Le premier part après Pontarlier, après la traversée de la cluse ou en montant sur la falaise au sud et qui enfile une vallée puis celle de la Sayne jusqu’aux Planches et rattrape au col de la Savine ( voir les 2 photos du livre de Jacques Berger) la grand route.
Le deuxième part juste avant Pontarlier par la route actuelle de Champagnole, qui semble aujourd’hui plus facile, où il rattrape la grand route.
Il peut aussi partir de Salins soit pour aller à Champagnole soit pour passer à Sirod avant d’aboutir aux Planches en M et le col de la Savine ci-dessus mentionné, là où il y a des traces de chariots.
Ce serait en ligne avec l’histoire des Salins-la-Tour, Seigneurs de Salins et de Poupey. C’est ma préférée.
Pour Xb la voie rejoint l’itinéraire rouge entre Nyon et Lausanne après XVI milles, ce qui correspond au poste de La Cure, au col sommital.
Un Aparté : Salins
Salins, comme son nom l’indique est une source pour l’industrie du sel. Elle était déjà connue du temps des Celtes qui ont laissé un grand nombre de tumulus et des légendes et a été préférée à Lons le Saunier.
Strabon dans ses écrits ( Geographia I- 4) dit que les Romains appréciaient les viandes salées du Jura.
Après César, on ne parle plus de ce secteur. Ne serait-ce pas le résultat de l’interdit de César ? car le commerce des viandes salées a continué, avec St Germain en Montagne, Equévillon selon les grimoires. Sous Auguste, le géographe MarcusVipsarius, fondateur de la Table de Peutinger, prudent, évite le sujet ; 3 siècles plus tard, le correcteur l’ajoute mais gauchement sans bien signaler le début de la Voie médiane, Xa sur la carte ci-après .
En 515, soit un siècle plus tard, du temps de Clovis, (St) Sigismond , roi des Burgondes fait don de Salins au Monastère d’ Agaune ( St Maurice en Valais) dont le prévôt Mainier, reçoit l’ordre en 942 de la céder à Albéric, comte de Macon et c’est alors que va débuter la fortune des Seigneurs de Salins. Les Salins La Tour, banquiers Lombards jusqu'en 1336 puis Seigneurs du Poupet sont les hommes du Comte Jean de Chalon pour contrôler la route du sel. Ils s'investissent à Chaux des Crotenay.
Ces propos historiques ne sont là que pour illustrer que la route du sel via le Jura a toujours été vivace et passait pour la branche qui nous intéresse, par la Trouée de Morbier autant que par Pontarlier et Jougne puis Lausanne.
Faites votre choix, je n’ai pas d’autres arguments.
Ci-après 2 Extraits de la Table de Peutinger ( trop petits pour des raisons d'édition)
puis la Carte Michelin de redressement associée sans échelle suivi d'un schéma plus lisible
La première voie sud est en vert sur la carte Michelin et jalonné par Vienne et Chambéry sur La Table
La voie deuxième voie sud est en bleu sur la carte Michelin et jalonné par Vevey, Nyon sur la Table et en rouge sur le schéma (une étourderie de ma part)
La voie nord est en bleu foncé à partir de Besançon , Pontarlier, Yverdon, sur la Table
La voie médiane est en noir Elle part d’un endroit imprécis Xa vers Besançon, Pontarlier –voir ci-dessus- pour finir de traverser le Jura et rejoindre la deuxième voie sud juste après Nyon en Xb sur la Table en rouge
Mes deux cartes ne sont pas faciles à lire ( pour ne pas prendre trop de place) ; mais ne croyez pas que la Table originale soit facile de lecture. Commencer par lire en noir Xa, Xb la voie médiane et après, prendrez le temps d’assimiler la correspondance avec la carte michelin
En noir également la voie du nord chez les Helvètes , rebelles.
En vert la voie sud classique des Romains pour traverser les Alpes.
En bleu la voie commerciale du IV ème siècle qui reçoit la voie médiane.
Xa Xb
Xb
carte michelin redressant la Table de Peutinger
