c - Namur et les Atuatuques -

  

    Préambule

       Après sa victoire de la Sabis, et la soumission des Nerviens survivants, César traverse la Nervie et se dirige vers l’Est, pour gagner l’endroit où les Atuatuques ont réuni leurs richesses dans une citadelle qu’ils jugent imprenable.

Ces Atuatuques auraient été – d’après Michelet - formés d’anciennes tribus cimbriques trouvées là  par les Cimbres et les Teutons, à leur passage vers -109. Ces derniers  auraient laissé sur  place une partie de leur butin et environ six mille guerriers.  Ceux-ci se seraient mêlés aux populations locales, et à la suite de guerres contre leurs voisins, ayant réuni sous leur bannière nombre de clients vaincus ou de ralliés volontaires, formaient à l’époque de la conquête un demi-siècle plus tard, une cité (civitas) turbulente et nombreuse qui occupait en gros le cours de la Meuse moyenne.

 

             Question : où est l' oppidum des Atuatuques?         ( par Claude Delas)

 Vous avez ci-après, le texte de César, qui est le seul à mentionner cet événement ainsi qu'une copie de la carte de Namur  en 1600 , une photo de Google de 2007, une carte actuelle du quartier Grognon : à vous de juger mon choix de Namur, qui est le bon !

César a huit légions dont certaines estropiées après les combats précédents, le dernier étant vers Denain sur la Sabis  en GAULE Belgique / Wallonie. Vous avez mes données et j'opte pour Namur contre Falhize ou autre solution, pour choisir Namur comme l’oppidum de retraite, contre l’avis de Camille Jullian, qui était politiquement un opposant de Napoléon III et qui a inventé Falhize, aujourd'hui un hôpital. Un universitaire , désirant peut-être se singulariser propose en 2012 Thuin un petit oppidum qui pourrait avoir été un point de défense nervien vers la limite sud et situé un un petit éperon rocheux en bordure de Meuse qui peut abriter au maxi 2 à 3 000 personnes et qui correspond mal à la description de César, mais qui pourrait avoir été le camp de Cicéron l'hiver suivant.

 

 

CESAR et NAMUR

Après la Bataille de la Sabis ( B.G.livre  II,29), César continue dans la foulée du texte, la poursuite des ATUATUQUES, bien sûr après avoir pansé les blessures de son armée, en gros une semaine.

            Il va attaquer ces Cimbres dans leurs retranchements : Je recopie en Italique, des extraits de la traduction  du BELLUM GALLICUM par L. Constans et en gras les données géographiques :

 Chap 29… abandonnant toutes leurs villes et tous leurs villages et oppidums,  ils réunirent tous leurs biens dans un seul oppidum que sa situation rendait très fort . De toute part autour de lui, c'étaient de  très hautes falaises ( rupes en latin) d'où la vue plongeait , sauf en un point où s'ouvrait  un accès en pente douce qui n'avait pas plus de deux cent pieds de large :  un double mur fort élevé défendait cette entrée, et ils le couronnèrent  alors de pierres d'un grand poids et de poutres taillées en pointe

L Constans indique que cet oppidum serait Namur selon Napoléon III et Falhize selon Jullian. Je suis partisan de Namur.

            Ce peuple descendait des Cimbres et des Teutons ( Cimbres selon Strabon) qui tandis qu'ils marchaient vers notre province et l'Italie avaient laissé sur la rive gauche du Rhin les bêtes et les bagages qu'ils ne pouvaient emmener, avec 6 000 hommes pour les garder? Ceux-ci, après la destruction de leur peuple avaient été en lutte constante avec leurs voisins, tantôt les attaquant, tantôt repoussant leurs attaques (ceci se passait 50 ans plus tôt) ; enfin on fit la paix et avec le consentement de tous , ils choisirent cette région pour s'y installer.

Chap XXX …puis quand nous les eûmes cernés d'un  retranchement qui avait quinze mille pieds de tour  et que complétaient de nombreuses redoutes … (puis c'est la réalisation de la tour mobile)

Chap XXXII … Une grande quantité d'armes furent jetées du haut du mur dans le fossé qui était devant la ville: elles s'élevaient en  monceaux presque jusqu'au sommet du rempart et de notre terrassement.     …

Chap XXXIII  … se servant d'un part  des armes qu'ils avaient retenues et  cachées… ils firent à la troisième veille, du coté  où la montée vers nos retranchements étai le moins rude une sortie soudaine et en masse….Après qu'on en eu tué environ 4 000, ce qui restait fut rejeté dans la place. Le lendemain nous enfonçâmes les portes que ne défendait plus personne; nos soldats pénétrèrent dans la ville et César fit tout vendre à l'encan en un seul lot. il sut par les acheteurs que le nombre de têtes était de 53 000.

 

J’ai cherché à faire un portrait-robot =  c’est inutile , le  2/3 du texte forme ce document, surtout les passages en gras. La description de cet évênement par César , une fois le site trouvé, ne nécessite pas de commentaires. 

 

 Photo Google en 2010


 Namur  en 2010  Citadelle et le quartier Grognon  bordé par la Meuse et la Sambre

Le fossé  creusé entre les 2 parties fortifiées semble être du à une activité humaine. C’est l’actuelle voie des canons

 La citadelle de Namur vers 1600  dessin -carte perspective ; archives royales du Danemark



                                                                                                                                                                                       

 

 

Commentaires :

            La mention  falaises abruptes sur le pourtour de l’oppidum  incite à regarder le centre des Ardennes et la vallée de la Meuse.

Deux endroits ont retenu l’attention (voir ci-dessus mon commentaire sur Thuin)

1   Le mont Falhise, au nord de la Meuse , entre Namur et Liège ; c’est un monticule avec des pentes raides mais pas de falaises ni un glacis de  200 pieds ; la Meuse ne l’entoure pas mais empêche d’arriver par le sud et avec 4500 m de muraille cela ne suffit pour avoir une circonvallation C'est aujourd'hui le site de l' hopital de Huy, signe que son accès n'est pas difficile.

Le seul adepte et inventeur est Camille Julian qui détestait Napoléon III

2   La citadelle de Namur, au confluent de la Meuse et de la Sambre. Ce lieu est délimité par des falaises et est en éperon rocheux coincé par ces 2 rivières. Vers l’Ouest les falaises se transforment partiellement en un glacis remontant. Les superficies et distances conviennent pour le B.G..

César ne parle pas de ces rivières. Et cela est ennuyeux pour le tourisme historique. A la réflexion c’est du CESAR  typique qui ne parle que de son point de vue, ici militaire et poliorcétique, qui est arrivé par l’Ouest. Le blocage de l’oppidum se fait avec les falaises renforcées sur 4500m par des remparts . Les rivières sont de mauvaises barrières  qui n’ont pas servi en cette occasion,  qui  ne serviront pas davantage au Moyen Age, pas plus qu’à Vauban lorsqu'il va remanier la place.

 

            

Sous-pages (1) : d - ambiorix -Tongres
Comments